La santé, c’est le corps et l’esprit !
Être en bonne santé ne se résume pas à se sentir bien dans son corps et à satisfaire ses besoins vitaux, comme manger ou dormir. Pour être en capacité de vivre pleinement, le bien-être psychique est indispensable. Comme pour la forme physique, le moral varie au gré des aléas de la vie, des saisons, de l’actualité… Les évènements mondiaux des dernières années ont permis de réaliser à quel point la santé mentale est essentielle, elle s’est même hissée au rang d’enjeu de santé publique ! Alors qu’on peut à tout âge et en toutes circonstances en prendre soin, je vous propose de découvrir ensemble pourquoi et comment.
Les deux piliers du bien-être
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit une bonne santé physique par la considération de l’état corporel général, de l’absence de maladie et d’infirmité jusqu’au niveau de condition physique.
Cette même institution définit la santé mentale par un état qui permet de faire face aux diverses situations auxquelles nous sommes tous exposés chaque jour : travail, stress, vie sociale…
Ainsi, il est possible de dire que ces deux facettes qui composent la santé globale d’un individu reposent sur des caractéristiques telles que la génétique, les habitudes, l’environnement socio-économique et les comportements.
Cependant, ce n’est pas un état figé : pour nombre de ces critères, il existe des leviers d’action via lesquels agir pour vivre mieux. Prendre soin de son capital psychique et corporel permet d’éviter bien des maladies somatiques.
En effet, il est aujourd’hui indéniable qu’il existe une corrélation entre des troubles psychiques et des affections physiques. Le moindre dérèglement d’une sphère impacte l’autre. Le stress, le burnout, les troubles du sommeil, certaines pathologies ou douleurs chroniques sont les exemples les plus évidents de cette interdépendance.
La santé mentale, fin d’un tabou ?
La nécessité de se sentir bien dans sa tête n’est pas une découverte de notre époque. Bien avant Jésus-Christ, Hippocrate, père fondateur de la médecine et par ailleurs philosophe, écrivait déjà que : “L’homme doit harmoniser l’esprit et le corps”.
Depuis le Ier siècle de notre ère, la fameuse locution latine “Mens sana in corpore sano” (un esprit sain dans un corps sain), très employée dans le monde du sport et de l’éducation, diffuse le message qu’entretenir sa forme passe par l’équilibre physique et mental.
Pourtant, cette dimension capitale pour le bien-être a longtemps été parée d’idées reçues, tandis que les malades étaient stigmatisés.
Si elle est aujourd’hui l’objet de toutes les attentions, la santé mentale a longtemps fait figure de parent pauvre, avec peu de moyens. Aller voir un professionnel n’était pas chose facile et oser en parler encore moins…
Néanmoins, un changement de regard s’opère depuis la crise sanitaire et même si les préjugés ont la vie dure, cette prise de conscience est corroborée par les statistiques puisque 7 Français sur 10 disent y prêter attention.
Les symptômes de la détresse morale ou émotionnelle
La souffrance psychique peut toucher n’importe qui a un moment ou à un autre : 41 % des Français déclarent avoir déjà connu un problème d’ordre psychologique.
Les principales causes sont les accidents de la vie (divorce, licenciement, décès d’un proche…), mais elles varient selon les classes d’âge.
Toutes les études démontrent une nette aggravation de la santé mentale depuis 2018, majoritairement chez les moins de 25 ans : 56 % d’entre eux sont en détresse psychologique (selon Axa Prévention) contre 14 % des personnes de plus de 60 ans.
Bien souvent, le trouble psychique n’est pas détecté, par méconnaissance ou par défaut de suivi médical. Les jeunes subissent le climat ambiant, la précarité et ont plutôt mal vécu la période Covid, tandis que les retraités, jeunes ou moins jeunes, fustigent la solitude, l’isolement, les maux liés à la vieillesse… Dans l’entre-deux les hommes et les femmes sont exposés à un mal-être sur lequel on colle souvent l’étiquette de charge mentale, de burnout ou de syndrome anxieux.
La détresse psychique est, dans certains cas, une réaction adaptative normale. Toutefois, si elle s’installe dans le temps ou gagne en intensité, il convient de faire le point avec un professionnel.
Certains signes ne trompent pas :
- tristesse, angoisse, peur, irritabilité, troubles dépressifs,
- dévalorisation de soi, perte de sens et d’intérêt,
- problèmes cardiovasculaires, maux de tête,
- difficulté à se concentrer, oubli,
- fatigue, troubles du sommeil ou de l’appétit,
- addictions…
Si les conséquences sont handicapantes, voire dramatiques avant tout pour l’humain, elles le sont aussi pour la collectivité au sens large du terme (risques psychosociaux en milieu professionnel, dépenses de santé, espérance de vie…).
Pour toutes ces raisons, l’État en a fait une grande cause nationale et déploie différentes mesures axées sur l’amélioration du parcours de soin, le soutien aux personnes en situation de vulnérabilité, la prévention et la sensibilisation.
Les clefs de l’équilibre mental
Entretenir un esprit sain suppose une hygiène de vie dont la recette tient en 4 verbes : bouger, dormir, manger et… communiquer !
Faire du sport ne signifie pas forcément se lancer dans la pratique du marathon. Pour être plaisante, l’activité physique doit correspondre aux capacités de la personne. Aller marcher dans la nature à raison de 2 heures par semaine est bénéfique pour l’esprit, au même titre que le jardinage ou le yoga.
Le sommeil est fondamental pour l’équilibre psychocorporel, mais bien dormir ne se résume pas à un nombre d’heures, plutôt à une qualité de sommeil. Se lever fatigué, souffrir d’insomnies ou de réveils nocturnes sur du long terme n’est pas acceptable : des solutions existent !
Une alimentation variée fournit à l’organisme tout ce dont il a besoin et apporte de l’énergie au corps et à ce gros consommateur qu’est le cerveau.
L’entourage joue un rôle majeur pour la santé mentale. Il est nécessaire de cultiver des liens sociaux et de passer du temps avec des personnes de confiance, avec lesquelles il est possible de se sentir libre de parler de ce qui est pesant.
Sérénité rime également avec lâcher-prise ! Vivre au moment présent permet de limiter les sources de stress.
Il est primordial de s’accorder de la bienveillance, du temps et des plaisirs : ceux-ci stimulent la libération d’hormones favorables au bonheur, synonyme d’équilibre émotionnel. Le mental se nourrit de tous ces moments où il peut s’évader loin des tracas !
Parfois, il est des circonstances où demander l’aide à un psychopraticien est inévitable, car celui-ci dispose d’une formation et d’outils thérapeutiques adaptés à chacun. Les thérapies brèves comme l’hypnose, l’EMDR ou la sophrologie sont particulièrement efficaces sur les traumatismes ou les difficultés liées à une mauvaise estime de soi. Elles présentent l’avantage d’apaiser rapidement les souffrances psychiques.
Il est bon de rappeler qu’il existe une formation de Premiers Secours en Santé Mentale dont le but est de former des secouristes à même de détecter, d’évaluer et de soutenir toutes les personnes en souffrance psychologique. Particulièrement appréciée dans le monde professionnel, cette formation s’adresse aussi aux particuliers. Un module spécifique, dédié à la santé mentale des jeunes et des ados est même disponible. Je vous invite à consulter ce lien si vous souhaitez plus d’informations.
La santé est notre bien le plus précieux, alors comme on entretient son corps, on doit prendre soin de son esprit. Apprendre à le préserver est un gage de paix intérieure. Comme on soigne une blessure, il ne faut pas s’habituer à vivre avec un mal-être : consulter permet d’ouvrir les portes à la résilience et à l’épanouissement.